Hospices

Cave Historique desHospices de Strasbourg

La cave

La cave

Un passé chargé en histoire

Dès 1395, année de sa création, la Cave Historique des Hospices de Strasbourg participe à l’autosuffisance alimentaire de cette institution caritative qu’est l’hôpital, lui permettant de vivre en autarcie. A cette époque, les religieux proposent le gîte et le couvert aux pèlerins et aux pauvres, bien plus que des soins.

En bénéficiant des dons et legs divers de personnes soucieuses d’assurer le salut de leur âme, l’Hôpital accroit son patrimoine foncier. Les frais hospitaliers sont souvent réglés en nature, par une partie de récolte ou par la cession de propriété de terres agricoles. Ainsi, vers la fin du Moyen-âge, l’Hôpital détient des intérêts divers dans des communes connues pour leur activité viticole.

La Cave Historique des Hospices de Strasbourg  servait donc au stockage des vins, mais aussi du grain et d’autres denrées périssables.
Malgré la Révolution française qui, vers 1789, amène la dispersion des biens de l’Église, les Hôpitaux Universitaires de Strasbourg restent le plus important propriétaire foncier d’Alsace, même si, actuellement, la vigne ne constitue plus qu’une infime partie de leurs biens, au point que les Hôpitaux n’en exploitent plus aucune !!!

A partir du 17ème siècle, l’hôpital se médicalise. L’aspect sanitaire devient rapidement prépondérant  suite aux progrès de la médecine et de la chirurgie, et les quantités de vin distribuées aux malades sont peu à peu réduites.

Au fil des ans, les lois inflexibles du marché et de la concurrence ont sérieusement affecté les comptes de la Cave Historique des Hospices de Strasbourg. C’est ainsi qu’en 1994, faute de vignes, d’un savoir-faire indispensable et d’un outil adapté, l’utilisation en propre des chais avait cessé.
Les foudres en bois se dégradaient rapidement, commençant à moisir pour les plus petits d’entre eux, ou à s’assécher pour les plus importants.

Un renouveau plein d’enthousiasme

En 1995, faute de résultats et sans perspective de développement, la Cave était quasiment condamnée à disparaître. Ce n’est que grâce à l’application rigoureuse d’une nouvelle politique commerciale et de gestion, ainsi qu’à un repositionnement qualitatif de son magasin de vente et à une dynamisation par des visites commentées, qu’elle réussit à survivre.

Pour le 600ème anniversaire de la Cave des Hospices de Strasbourg, en 1996, grâce à la volonté d’œnologues emmenés par Pierre Sparr, leur président, trois foudres furent restaurés et servirent à élaborer, à partir de moûts, un Pinot Blanc et un Gewurztraminer Mambourg (Sigolsheim) qui furent vinifiés, élevés et mis en bouteilles sur place.

Un autre remplissage des foudres, réalisé à partir de cuvées vinifiées au Domaine, permit de prouver que la charpente et la palette aromatique de ces vins, fermentés ailleurs et non sur place étaient nettement améliorées grâce à cet élevage en foudres.

S’ensuivit un important travail d’information des vignerons alsaciens, réalisé sous l’égide des œnologues et de l’interprofession.

De nos jours, perpétuant six siècles de tradition, de nouveaux vignerons alsaciens ont fait restaurer les chais de la Cave Historique des Hospices de Strasbourg pour y élever une sélection de vins d’Alsace, issus de leurs domaines respectifs disséminés dans le vignoble.

Ces vins, représentatifs de leur cépage, de leur terroir et de leur appellation, font l’objet, pour chaque millésime, d’une dégustation à l’aveugle permettant de désigner les vins les plus prometteurs qui seront élevés dans les chais de la Cave Historique.
Ces vins d’exception sont le fruit du dur travail des vignerons et la preuve vivante de leur savoir-faire.
Pour en assurer la maturation en foudres dans les règles de l’art, les vins sont confiés à un œnologue.

Cette magnifique cave voûtée de 1200 m² offre les conditions idéales pour que s’expriment pleinement la typicité et la personnalité de ces cuvées.
Après de longs mois de soins attentifs et une dernière dégustation, la mise en bouteille est assurée in situ.

Les vignerons de la Cave Historique des Hospices de Strasbourg, véritable ambassadrice des vins d’Alsace au cœur de l’Europe, symbole de tradition, de savoir-faire, de générosité et de diversité, vous présentent ainsi une sélection des meilleurs vins d’Alsace.

La galerie des foudres

Sous la voûte séculaire, la galerie des foudres est constituée de plus d’une cinquantaine de pièces en chêne encore en usage, ainsi que de plusieurs foudres historiques datant des XVI, XVIII et XIXe siècles, rangés de chaque coté d’une allée centrale.

Ces foudres sont utilisés par notre association constituée d’une trentaine de domaines viticoles, pour y élaborer chaque année des vins de cépage  tous d’A.O.C. Alsace ou Alsace Grand Cru. Issus de nos terroirs alsaciens du piémont des Vosges, depuis le Rangen de Thann au Sud jusqu’aux doux coteaux de Cleebourg, ils sont tous élevés dans le plus strict respect d’une charte de qualité, avec notamment une double dégustation à l’aveugle…

1472, Millésime de légende…

Protégés derrière leur grille, trois foudres historiques datés de 1472, 1519 et 1525 trônent encore au sein de la Cave Historique.

L’un d’entre eux contient encore du vin de 1472, le plus vieux du monde en tonneau ! 300 litres d’un millésime légendaire…

Ce vénérable nectar n’a été servi qu’à trois reprises seulement en 5 siècles :

  • en 1576 à des Zurichois, lorsqu’ils ont prouvé qu’ils pourraient accourir rapidement pour venir en aide à leurs amis strasbougeois,
  • en 1718 pour la reconstruction du bâtiment principal ravagé par un incendie deux années auparavant,
  • en Novembre 1944 au Général Philippe Leclerc de Hautecloque, libérateur de la ville de Strasbourg.

En 1994, des œnologues du laboratoire interrégional la DGCCRF de Strasbourg ont procédé à un examen organoleptique du millésime. Leur verdict impartial était on ne peut plus élogieux : bien qu’âgé de plus de 500 ans, ce vin possède « une très belle robe brillante, très ambrée, un nez puissant, très fin, d’une très grande complexité, des arômes rappelant « la vanille, le miel, la cire, le camphre, les épices fines, la noisette et la liqueur de fruits… »
De plus, l’analyse instrumentale qu’ils ont réalisée prouvait qu’il s’agit toujours encore de vin!

Découvrez les vins de la cave des Hospices de Strasbourg